Avant la seconde guerre mondiale, Maison Blanche était un hameau de pêcheurs, formé d’une quinzaine de hautes maisons aux façades chaulées (le four à chaux n’était pas loin). En 1940, l’incendie des cuves de carburants de la Marine, mit feu au village dont il ne resta que ruines fumantes. Dès 1947 des cabanes de pêcheurs se sont installé le long de la grève, faites de moyens du bord, tôles et matériaux de récupération. Pour les Brestois, c’est un petit coin de paradis envié, situé en contrebas du quartier de Saint-Pierre après la base sous-marine, au bord d’une grève de galets plats où dorment les annexes sagement rangées. Blottis les uns contre les autres au pied des falaises, des cabanons multicolores sont faits de bric et parfois de broc, et aussi de tôle et de bois. Ce sont des « vestiaires de pêcheurs » qui s’enchevêtrent le long de ruelles, d’escaliers ou autour de placettes aux noms farfelus ou loufoques. C’est le territoire des plaisanciers et des pêcheurs du cru, une communauté riche en couleurs, en partage, en débats et en solidarité ; c’est aussi le domaine de la débrouille, du bricolage et de l’entraide, du rafistolage en tous genres. Les cabanes de « Maison Blanche » sont aussi un eldorado pour les photographes et les peintres brestois; c’est une partie importante du patrimoine maritime de la cité du Ponant.